Quelle franchise d'assurance habitation en cas de catastrophe naturelle

Les effets des catastrophes naturelles peuvent avoir des conséquences dévastatrices sur vos biens. Face aux catastrophes naturelles, la loi prévoit une franchise légale spécifique pour l'indemnisation des dommages. Pour être indemnisé, votre contrat d'assurance doit inclure la garantie catastrophe naturelle et un arrêté interministériel doit reconnaître l'état de catastrophe naturelle.

Sommaire
1.

Quels sont les phénomènes naturels qui relèvent du régime d'indemnisation des catastrophes naturelles ?

La législation française reconnaît plusieurs événements climatiques majeurs comme relevant du dispositif spécial d'assurance. Les inondations et coulées de boue représentent les situations les plus fréquentes, suivies des mouvements de terrain et des affaissements de sol.

Le long des côtes, la submersion marine et l'action des vagues peuvent provoquer des dégâts considérables sur les infrastructures. Dans les zones montagneuses, les avalanches constituent un risque saisonnier important.

Les tremblements de terre, bien que plus rares en métropole, sont également couverts. La sécheresse exceptionnelle, causant des tassements différentiels des sols argileux, affecte particulièrement les maisons individuelles. Les phénomènes cycloniques concernent principalement les territoires d'outre-mer.

Qui finance les assurances en cas de catastrophe naturelle ?

Le système français repose sur un partenariat unique entre les assureurs privés et l'État. Les compagnies d'assurance collectent une surprime obligatoire sur chaque contrat dommages, fixée à 20% depuis janvier 2025 pour les habitations.

La Caisse Centrale de Réassurance, bénéficiant de la garantie de l'État, constitue un pilier essentiel du dispositif. Elle mutualise les risques et permet d'absorber les coûts exceptionnels, comme les 5 milliards d'euros de dommages enregistrés en 2024.

Quelles modalités pour bénéficier de l'indemnisation en cas de catastrophe naturelle ?

La garantie catastrophe naturelle, obligatoirement incluse dans votre contrat d'assurance habitation, vous protège à une condition contractuelle :

La publication officielle d'un arrêté interministériel reconnaissant l'état de catastrophe naturelle

L'indemnisation de l'assureur intervient uniquement après la publication d'un arrêté interministériel au Journal Officiel reconnaissant l'état de catastrophe naturelle dans votre zone géographique.

Suite à la reconnaissance officielle de l'état de catastrophe naturelle, vous disposez de 30 jours à la date de publication pour déclarer votre sinistre à votre assureur : cette déclaration déclenche le processus d'indemnisation.

L'assureur mandate un expert pour évaluer les dégâts : une fois l'état estimatif des dommages établi, votre assurance verse l'indemnisation dans un délai maximum de 3 mois.

2.

Quel remboursement en cas de catastrophe naturelle ?

Votre assurance prend en charge les dommages matériels directs causés à vos biens assurés, selon les garanties souscrites et dans la limite des plafonds fixés au contrat. Le montant du remboursement dépend de la valeur des biens endommagés et de l'évaluation réalisée.

À noter que depuis janvier 2024, les frais de relogement d'urgence sont pris en charge par votre assureur si votre logement devient inhabitable après la survenance de la catastrophe naturelle. Cette nouvelle mesure qui renforce la protection des sinistrés s'applique pendant une durée maximale de 2 ans.

Pour accélérer votre dossier auprès de votre assureur, photographiez les dégâts et conservez toutes les factures des biens touchés. L'indemnisation couvre aussi les frais de déblaiement et de démolition nécessaires à la remise en état de votre habitation.

Quel est le montant de la franchise en cas de catastrophe naturelle ?

La franchise légale en catastrophe naturelle s'élève à 380 euros pour les biens à usage d'habitation et les véhicules personnels. Ce montant passe à 1 520 euros pour les dommages liés à la sécheresse ou à la réhydratation des sols.

Pour les biens professionnels, la franchise représente 10% du montant des dommages, avec un minimum de 1 140 euros. Un plafond de 10 000 euros s'applique depuis le 1er janvier 2024 pour les locaux professionnels de moins de 300 m².

Qui paye la franchise en cas de catastrophe naturelle ?

La charge financière de la franchise revient systématiquement au propriétaire du bien sinistré. Cette règle s'applique sans exception, que vous soyez un particulier ou un professionnel. En cas de sinistre, le montant de la franchise reste à la charge de l’assuré.

Pour les résidences principales, c'est toujours le titulaire du contrat d'assurance qui assume cette part des dommages. Les locataires ne sont concernés que pour leurs biens personnels assurés.

La réglementation ne prévoit aucune aide publique ni aucun dispositif de prise en charge par un tiers pour couvrir cette somme restant due. Cette contribution personnelle vise à responsabiliser chaque assuré face aux risques naturels.

La franchise catastrophe naturelle est obligatoire ?

Malheureusement, la franchise reste obligatoire dans le cas d'une catastrophe naturelle et aucun rachat n'est possible. Cette règle s'applique à tous les assurés sur le territoire français, sans exception.

Une solution existe néanmoins pour réduire votre reste à charge : vérifiez si votre contrat inclut une garantie "tempête". Pour certains événements climatiques comme les vents violents, cette garantie peut s'appliquer avec une franchise plus avantageuse que celle des catastrophes naturelles.

Quelles différences entre la garantie tempête et le garantie catastrophe naturelle ?

La garantie tempête est incluse dans la plupart des contrats multirisques habitation (MRH), mais contrairement à la garantie catastrophe naturelle, celle-ci n'est pas obligatoire.

La garantie tempête s'applique directement après un événement climatique violent, sans attendre de reconnaissance officielle. Elle couvre, non seulement les effets du vent (tempête, ouragan, cyclone), mais aussi les dommages causés par la pluie, la neige ou la grêle. Pour déclencher l’indemnisation, il faut une expertise déclarant que l’événement garanti par la garantie tempête est venu directement causer le dommage au bien.

La garantie catastrophe naturelle requiert la publication d'un arrêté interministériel. Cette procédure administrative peut prendre plusieurs semaines mais offre une couverture plus large, notamment pour les inondations et glissements de terrain.

Les délais de déclaration diffèrent également : 5 jours pour la garantie tempête contre 30 jours après publication de l'arrêté pour une catastrophe naturelle.

Quel type d'indemnisation propose l'assureur habitation ?

L'assureur propose 2 principaux modes d'indemnisation : la valeur à neuf et la valeur d'usage.

  • La valeur à neuf permet un remplacement des biens endommagés par des équivalents neufs, sans déduction de vétusté. Cette option s'avère particulièrement avantageuse pour le mobilier et l'électroménager.
  • La valeur d'usage prend en compte l'ancienneté et l'usure des biens au moment du sinistre.

Un système de réparation en nature existe aussi : l'assureur mandate et règle directement les professionnels pour remettre en état votre logement, vous évitant toute avance de frais.

3.

Quelle garantie catastrophe naturelle choisir ?

Pour sélectionner une protection optimale, évaluez d'abord les risques spécifiques à votre zone géographique. Les régions côtières nécessitent une couverture contre l'action mécanique des vagues, tandis que les zones montagneuses requièrent une protection renforcée face aux glissements de terrain.

Privilégiez les contrats qui incluent une assistance d'urgence avec relogement temporaire et des services de mise en sécurité rapide de vos biens. Un accompagnement personnalisé lors des démarches administratives constitue également un atout précieux.

Examinez attentivement les délais d'intervention proposés par l'assureur. Les mesures préventives comme l'expertise préalable de votre habitation ou l'installation de dispositifs de protection peuvent aussi réduire votre exposition aux risques naturels. La couverture des dépendances (garage, abri de jardin) mérite aussi votre attention, car ces espaces restent vulnérables aux aléas climatiques.

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